Le mot de l’auteur :
La chapelle de Mark Rothko, construite en 1970 à Houston au Texas, ouvre à nouveau ses portes en 2020, après rénovation. Vouée à la contemplation, elle enchâsse quatorze grandes toiles du peintre.
A huit mille kilomètres de là, le parlement de Dacca, édifié à la même époque, dont l’architecte est Louis Kahn, symbolise la démocratie dans un pays des plus pauvres du monde, le Bengladesh.
Maître de l'abstraction, Mark Rothko (1903-1970) a marqué la peinture de son empreinte exigeante, mystérieuse et inventive. On entre dans ses toiles en silence et sur la pointe des pieds.
Louis Kahn (1901-1974) a exercé une influence considérable par son enseignement et ses réalisations. Ses valeurs et ses idéaux demeurent pour tous les architectes.
S’inspirant de la vie de ces deux artistes immigrés au début du 20ème siècle, l’auteur s’autorise à imaginer leur rencontre, leurs échanges, leur estime réciproque et leur amitié fraternelle.
Extrait :
Rothko :
Ce qui m’importe, c’est que les gens qui regardent mes tableaux, ressentent la présence-absence, un va et vient entre la peinture et le regard, un tremblement qui crée l’émotion ; mais ce à quoi je tiens le plus, c’est l’indicible.
Kahn :
Pour certains, une œuvre d’art est la merveille des doigts de l’homme. Pour d’autres, la merveille de l’esprit. Pour d’autres encore, la merveille de la technique. Pour moi, c’est la façon dont elle est transcendante comme l’est la Cinquième symphonie de Beethoven.
Je crois que toute œuvre d’art est joie. Aucune ne nait de la tristesse. La toute première chose, c’est l’aptitude à la joie.
Rothko :
Oui, nous avons une recherche commune dans nos œuvres. Je dirais que c’est la lumière.
Éditions Pippa, 15 Octobre 2020
Jean-Bruno Kerisel,qui mène de pair sa carrière d’ingénieur et d’expert de Justice, s’est toujours intéressé à la création des œuvres, qu’il s’agisse de peinture ou d’architecture.Il a déjà publié en 1999 une autobiographie : l’empreinte d’un frère, chez l’éditeur Pippa