Pourquoi j'ai écrit ce livre
Ce livre s’est écrit peu à peu sans intention de composer un ouvrage. Ce sont les étapes d’un chemin, une suite de rencontres. La composition a consisté dans la mise en ordre de ces moments, de ces pages diverses par leur thème et leur écriture. Un fil, pourtant, les reliait : l’espérance, l’Esprit. L’espérance que nous inspire l’Esprit, souvent contre toute espérance.
Claude-Henri Rocquet
En résumé
Ce petit livre est en somme un « journal », tenu de loin en loin. Ce n’est pas à l‘auteur de le dire « spirituel ». Il l’est pourtant, il l’est du moins, par la nature de ce qui en inspire les « chapitres », les « séquences » : une peinture de Bruegel, une peinture de Botticelli, la poésie de Péguy, telle parole de Rimbaud, saint François d’Assise et tous les saints, une icône de Jean-Baptiste tenant dans un berceau de paille ou de joncs le Sauveur nouveau-né.
Extrait
« Cet homme ailé comme un ange, ailé d’ailes d’or, ailé d’ailes spirituelles, est Jean-Baptiste, saint Jean-Baptiste. Après le Christ, il est le plus grand des hommes. Il est l’ultime prophète. Comme les rives du Jourdain se font face, de même, le monde ancien et le monde nouveau, les deux rives du temps, en lui se rejoignent. Entre ses mains, le Jourdain jadis franchi par Josué se fait baptême, et la colombe de l’Esprit, son vol, ses ailes, se reflète, avec le ciel, dans ses eaux fraîches comme les quatre fleuves jaillissant de l’Éden, à l’origine. Mais Jean, sur cette icône, ne baptise pas Jésus. Il porte et soutient d’un bras, contre sa poitrine, l’Enfant nu dans une corbeille. Non dans une crèche, une mangeoire, une auge, un tronc creusé, mais un moïse, comme celui que vit flotter sur le Nil la fille du pharaon, entre les roseaux, sur les remous du fleuve, une corbeille de joncs tressés, la plus légère des barques, la plus fragile, une corolle, un calice ; et le père futur d’un peuple, notre ancêtre, y reposait comme dans un nid. Une vie frêle comme un fétu de paille, une graine, dans le vent. »
Les racines de l’espérance, Claude-Henri Rocquet, Editions de L’Œuvre, janvier 2013, 18 euros.