Pourquoi j’ai écrit ce livre :
Le livre commence comme un roman : les deux adolescents (imaginés par Shakespeare) ont fait semblant de se suicider, et ils peuvent vivre librement leur amour jusqu’à un âge avancé ! Et c’est en les regardant vivre que le frère Laurent, leur confident, est amené à repenser sa foi… Il se libère peu à peu d’une religion ritualiste et dogmatique, dont leur rigueur fait oublier parfois que le christianisme est d’abord une religion de l’amour ! Le livre s’achève par la comparution de frère Laurent devant l’Inquisition qui, au risque de sa vie, l’amène à préciser le contenu et l’élan de sa foi. Le sous-titre du livre est « la foi insoumise » ! Ce Roméo et Juliette est un bel hommage à l’amour humain, parabole de l’amour de Dieu pour nous, et en écho, de notre amour pour Dieu.
Extrait :
« Brusquement, le visage de Roméo s’est figé et, avec ce ton de gravité heureuse qui est le sien, chaque fois qu’il me parle de son bonheur d’époux et de père de famille, il s’est interrogé devant nous : « Au fond, ce n’est pas aussi fou que [cela…] de parler à quelqu’un en son absence ! Moi-même, lorsque je suis seul aux champs, dans l’unique compagnie de nos bœufs ou de notre âne, il m’arrive de parler à Juliette, alors qu’elle est à deux lieues de là ! Mais mon élan d’amour pour elle est tellement fort que, dans ces moments de solitude, ma bouche ne peut s’empêcher de lui crier combien je l’aime ! Du fait de la distance, je sais bien qu’elle n’a aucune chance de m’entendre… Enfin, de m’entendre avec ses oreilles, car je suis sûr et certain qu’en fait, elle m’entend ! […]
En entendant roucouler nos éternels tourtereaux, [songeait Frère Laurent], je me disais qu’en fait, lorsque Roméo, dans un grand élan d’amour pour Juliette, lui parle avec la certitude qu’elle l’entend malgré la distance, il est tout à fait dans l’attitude du « priant » qui, malgré la distance – infinie celle-là – qui le sépare de Dieu, élance son âme vers lui. Mais, dans un cas comme dans l’autre, ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on dit à Dieu (il le sait déjà !), mais l’élan d’amour qui nous tend vers lui. »
(extrait de Roméo et Juliette étaient bien vieux… Chapitre V « De la silencieuse musique de la parole aimante et priante. »)
Éditions Olivétan , Janvier 2018
Michel Barlow est Universitaire retraité (Lettres et Sciences de l’éducation) et théologien protestant. De nombreux ouvrages à thèmes religieux, ces dernières années, essais ou fictions.
Site de mes livres autoédités : barlow.e-monsite.com