Assia Djebar, première écrivaine algérienne francophone s'est éteinte le 6 février. Elle nous laisse une œuvre profuse, neuve, audacieuse, moderne, inspirée par le sort des langues et des femmes et des combats pour vivre libres. Première femme musulmane à entrer à l'Académie Française et l'Académie Royale de Belgique, sa voix singulière ouvre la voie à l'universel.
"J'écris dans l'ombre de ma mère revenue de ses voyages de temps de guerre, moi, poursuivant les miens dans cette paix obscure faite de sourde guerre intérieure, de divisions internes, de désordres et de houles de ma terre natale.J'écris pour me frayer mon chemin secret ; et c'est dans la langue des corsaires français ..., oui c'est dans la langue dite "étrangère" que je deviens de plus en plus la transfuge... Ayant perdu ma richesse du départ, dans mon cas, celle de l'héritage maternel et ayant gagné quoi, sinon la simple mobilité du corps dénudé, sinon la liberté".
Comme l'écrit Amel Chaouati, écrivain et fondatrice du Cercle des Amis d'Assia Djebar, son œuvre "touche bien au-delà de l'Algérie".
http://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Assia-Djebar-touche-bien-au-dela-de-la-societe-algerienne-2015-02-09-1278566