En lisant des textes poétiques de Glef Roch, j’avais été sensible à l’authenticité de son regard sur l’être humain, à la finesse et à l’intensité de son style, à son ouverture pleine de retenue sur l’infini. J’avais pour ma part souvent écrit sur des peintres qui avaient comme point commun d’être tous morts. Glef Roch était aussi, de manière essentielle, peintre et, bien vivante, avait depuis longtemps le projet de réaliser avec un(e) poète un livre associant poèmes et peintures. C’est ainsi qu’est né ce livre, dans un constant respect de la liberté de l’autre, avec lenteur et ténacité. Chemin de feu se dévoile comme un contrepoint entre univers pictural et univers poétique. Journal d’un dialogue, il porte la trace d’un chemin d’amitié, d’un chemin d’humanité.
Bernard Grasset
En résumé
Chemin de feu est né d’une rencontre et d’un dialogue entre peintre et poète. Deux univers, deux langages, celui des couleurs, celui des mots, sont entrés en harmonie pour donner à lire et contempler des paysages singuliers, des fragments d’existence ouverts sur l’infini. Peindre la condition humaine, écrire la profondeur des jours en attente d’un ailleurs. Le lecteur, en allant des tableaux aux poèmes, des poèmes aux tableaux, se trouve invité à un voyage au cœur du monde et de l’homme. Tableaux et poèmes tracent un chemin, un chemin de feu, de ferveur, un chemin qui mène de la nuit silencieuse à l’étincelante aurore.
Extrait
"C’était toujours à ce chemin que tu revenais. Peintre des lointains. Comme une coulée de braises descendant des cimes. À la lisière des vents. Tu retrouvais un pan de ciel bleu profond. Une terre à habiter.
Tu t’attardes sur le chemin. Poète des présences. Comme un escalier rouge qui mène aux blanches fenêtres. Lumière dans les champs de blé. Écrire et peindre – peindre et écrire. La langue de feu apprend les ultimes paroles."
Chemin de feu, Peinture et poésie, peintures Glef Roch, poèmes Bernard Grasset, Paris, Editions Le Lavoir Saint-Martin, 2013, 87 p., 20 €.