Pourquoi j’ai écrit ce livre
L’écriture du recueil s’est imposée comme une nécessité, parce qu’il y a des ‘courants’ qui me font vivre : l’émerveillement face à la création, l’appel de la poésie, la grâce de l’amour, le cheminement de l’espérance, tout cela mû par un pressant désir de vivre. Et aussi parce que, dans ce monde inassouvi, en proie à de multiples tribulations, qui empile peurs, dettes, indifférences, il y a urgence à poser le questionnement face au sens (ou la promesse) de l’existence (personnelle et collective). Alors, je pense que la beauté, notamment celle de l’art, et la poésie qui suscite le souffle de la vie, constituent des réponses réelles, sans calcul ni marchandage, aux lourds défis de ce temps.
En résumé
La première partie est une suite de poèmes entre SABLE et TERRE sur le passage de la parole et le rejet qui lui est souvent apporté. Elle introduit au Chemin de croix de LA FRESQUE qui donne à contempler les stations peintes par Valentin Scarlatescu dans l’église de Tréflévénez (Finistère) : tableaux d’un grand réalisme, teintés parfois de fantastique où vitupèrent les figures grimaçantes d’un bestiaire affolé. La méditation se fait l’écho de l’intuition de Dietrich Bonhoeffer : « seul le Dieu souffrant peut nous aider ». Mais il s’agit surtout de dire « une histoire d’espérance », sujet de la partie finale conduisant à un « Stabat Mater » et un « Salve Regina » en hommage à la Mère dont l’enfant « se fit clarté ».
Tu n’as plus rien pour souffrir
Même pas les larmes
Plus rien à donner
Que la poussière du vide
…
Et Lui seul porte cet arbre
De tout l’univers
Allant vers ce lieu du crâne
À son pas défiant l’hydre
Le cheval et le dragon.
…
Un homme a porté la fresque
De l’univers
Où demeure le doigt mystérieux
Amoureux fou du souffle de la vie.
Sable et terre – La Fresque, Jean-Pierre Boulic, prothos Albert Pennec et Jean-Pierre Boulic, Recueil bilingue français-breton, traduction bretonne Job an Irien, Éditions Minihi Levenez – 29800 Treflevenez, 2012, 96 p., 15 €.