Au fil de l’œil du dedans, nous avançons avec la joie de vivre, le mystère des bols sacrés, le temple des horizons. Quand surgit, au détour d’un chemin, un paysage réel inégalé qui nous soulève de terre.
Je suis en Bretagne, sur la plage de La Torche, un lieu incomparable. Ce jour-là, je comprends que la création n’est pas extérieure à ce je suis. Me voici soudainement enveloppée dans le paysage, comme si nous nous créions ensemble. Comme si la terre et moi, recélions quelque chose de plus profond. Et c’est à la nature que j’adresse ma prière. Je suis reliée au-delà de mon mental. « Tu te souviens, ta nature est en soi, heureuse de s’y délivrer ». Espace et lumière sont les garde-fous du désir, de l’ombre passante. L’épousée du vent danse avec la lumière.
Ces paysages du Finistère sud ne me quittent plus. Leur beauté est une flamme d’allégeance. Ils n’ont qu’un regard, celui de l’étrange solitude.
Mon contact avec la nature n’allait pas de soi, c’est ici que je l’ai retrouvé, ici que j’ai posé mes lettres, sur le sable. Une écriture légère – on doit passer entre les mots – comme un souffle de vent. Une présence à peine perceptible, c’est là que ça chante – entre les feuilles.
L’âme vibre par ce chemin, la lumière se donne à la beauté, et la question se soulève : comment avancer vers la vérité ?