Pourquoi j'ai écrit ce livre
Je me suis amusé à raconter dans ce roman trois jours bouleversés de la vie d'un cadre quadragénaire, en froid avec l'adolescence de ses enfants et à mille lieues de l'idée de Dieu. Ce n'est pas cette idée qui va brutalement rattraper Yanis Bastien, anti-clérical forcené, mais bien "Quelqu'Un" : une brise, un Souffle léger et facétieux qui met Yanis en face de la question du sens de sa vie. Cela va passer, pour lui, par la rencontre tumultueuse avec un clochard aviné qu'il va croiser dans le métro. Dans un échange surréaliste, ce dernier va s'amuser à lui dévoiler peu à peu l'origine de ce Souffle qui vient l'inciter à retourner sa vie dans le bon sens. Le roman nous fait alors basculer dans les plus belles pages de la Bible. Ces allers et retours surprenants entre le passé et le présent donnent, j'en suis persuadé, les clés pour déchiffrer notre propre existence. Depuis Abraham, Elie, David, Jonas… jusqu'à Jésus de Nazareth - celui-là même d'où vient ce Souffle divin -, c'est une même brise légère qui réveille nos jours et nous appelle à nous dépasser… en nous rencontrant.
Eric Julien
Yanis, cadre moyen et athée revendiqué, Luigi, SDF crasseux, fervent amateur de spiritueux et maître spirituel à ses heures : deux éléments imprévisibles d’une rencontre détonnante. L’onde de choc qui en résulte va secouer les profondeurs du métro parisien et faire déraper l’horloge du temps : entrent en scène quelques-uns des personnages les plus hauts en couleur d’une histoire qui prend sa source en Mésopotamie, il y a 3700 ans. Une brise légère est un roman amusé et grave à la fois, où s’entrecroisent et se répondent les vies d’Abraham, du roi David, de Jésus de Nazareth, et celle de Yanis qui résiste de tout son poids à l’idée qu’un Dieu puisse entrer par effraction dans sa vie moderne et sécularisée. L’auteur est aussi compositeur. Il parcourt la France, dialoguant chaque année avec plusieurs milliers de jeunes auprès desquels il témoigne combien la rencontre amicale de Dieu peut éclairer le sens d’une vie humaine.
Extrait
"Ils étaient arrivés direction Mairie de Montreuil. La ligne de Yanis. Il savait qu’il allait bientôt devoir repasser de l’autre côté du rideau. Il ne pouvait écarter de son esprit l’image maintenant obsédante de son fils déliquescent et cela lui pesait de plus en plus.
- Luigi, j’aimerais comprendre pourquoi il est si facile de tout casser et si laborieux de réparer ? Ne me dites pas que le monde est bien fait.
- Je n’ai pas de réponse, petit. Et je ne connais personne qui en ait. Mais je suis certain que ce n’est pas la faute du propriétaire du jardin d'Eden si ce fichu serpent y fout le bazar. Le propriétaire des lieux est incapable de jouer à ça. Il ne se servira jamais de nous. Il vient nous servir. Ce n’est pas vraiment pareil. Le Souffle travaille sans bruit, sans caméras ni micros, sans fard. Il n’ira pas se travestir pour te séduire. Ni gesticulations, ni paillettes. Ça n’est pas très people mais j’aimerai qu’on m’explique à quoi un souffle d’air people pourrait ressembler. Alors, pas d’impatience, mon gars. Cet alizé ne cause pas comme nous. Faut pas s’étonner qu’il nous faille du temps pour comprendre ce qu’il veut nous dire. Nous, on parle sans arrêt, on met de la musique partout et le plus fort possible pour boucher le silence avec du vide. Lui, le silence, il adore. C’est presque sa marque de fabrique."
Une brise légère, Eric Julien, Salvator, avril 2011, 274 p., 18 €.
Informations, blog des lecteurs et extraits sur le site www.unebriselegere.com