1912-2006 : il y a cent ans naissait Jean Grosjean. Ce fut l'un des poètes les plus marquants du XXe siècle. En lui, Jean-Marie Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008, voyait « le passant et le passeur » de son temps. La vie même de Jean Grosjean, ses rencontres (André Malraux, Olivier Germain-Thomas, Jacques Réda, bien d’autres encore,) son aventure spirituelle (il fut prêtre), l’ensemble de son œuvre poétique qui n’a cessé de puiser à la source des livres sacrés de l’humanité (Bible et Coran), son travail de traducteur et d’éditeur pendant quarante ans chez Gallimard, son univers intérieur, tout demeure chez lui recherche de l’intemporel, alchimie du langage, quête de Dieu sous l’apparence furtive du sensible immédiat.
De son premier recueil, Terre du temps (Gallimard, 1946) jusqu’à Une voix, un regard. Textes retrouvés, 1947-2004 (Gallimard, à paraître décembre 2012) tout est à relire et à méditer, tout impose ce chantre unique de l’intemporel qui influença toute son époque, à la croisée des chemins de création de la vie intellectuelle pendant un demi-siècle.
Le Collège des Bernardins, en partenariat avec la revue en ligne Recours au Poème et l'association Art, Culture et Foi Paris lui consacrent une après-midi samedi 1er décembre 2012 à partir de 14 h en présence de poètes français autour de lectures, discussions, et diffusion d'un film.
« La plus grande puissance c’est celle de l’effacement. Le divin est l’inverse du spectaculaire. Rien ne fait moins de bruit que les livres subtils, savoureux et profonds de Jean Grosjean et rien ne nous emmène plus loin dans notre vie de lecteur. »
Christian Bobin