Le 24 juillet prochain, aura lieu le pèlerinage habituel au Vieux marché en Bretagne dans les Côtes d’Armor pour célébrer la légende des sept saints que l’on retrouve dans la tradition musulmane, bretonne et celte et chrétienne.
Louis Massignon, professeur au Collège de France et spécialiste des questions orientales, visite la crypte des Sept dormants d'Éphèse aux Sept-Saints le et assiste au pardon de 1953 ; il est frappé par la similitude entre les paroles de la vieille gwerz chantée en breton, et les versets de la sourate 18 du Coran, dite de la Caverne. « C'est d'ailleurs l'intuition d'une solidarité généalogique et topographique, dans le cadre de la méditation du thème de la résurrection des morts de l'époque mégalithique que j'ai vécue, en venant, après avoir visité la crypte d'Éphèse, prier avec les paroissiens bretons, avec qui j'ai fait trois fois déjà la procession traditionnelle et le feu de joie, tantad, au pardon des Sept Saints ». Il évoque, à propos de la dévotion des Sept Dormants d'Éphèse aux "Sept-Saints", « un mythe hors-classe » et relance en 1954 « un pardon greffé d'islam », c'est-à-dire un pèlerinage commun réunissant chrétiens et musulmans.
« Le pardon a lieu le quatrième dimanche de juillet, dimanche suivant sainte Madeleine. Le pèlerinage commence le samedi matin, et continue l’après-midi par un colloque, auquel prennent part des représentants des trois religions monothéistes, et un représentant agnostique. Le thème varie tous les ans. Le soir, à la chapelle, grand’messe à 21 h, suivie d’une procession et d’un « tantad » (feu de joie). Le dimanche à 11 h, grand messe du Pardon suivie d’une procession qui va à la fontaine, où a lieu une cérémonie musulmane : la sourate 18 du Coran est psalmodiée par un Imam et traduite en français. Ainsi se terminent les cérémonies ».