Pourquoi j’ai écrit ce livre
"Habituée aux pages denses de la Torah écrite et simultanément tenante d’une logique occidentale, je désirais un long temps pour lire les deux chapitres au centre de l’Évangile de Jean. Soixante et seize versets après lesquels certains enseignants concluent que Lazare n’est pas vraiment ressuscité ce jour-là, mais seulement réanimé. Cela m’interrogeait puisque je savais que Lazare signifie en hébreu « Dieu secourt ».
Je n’ai pas été déçue. Bien sûr, j’ai d’abord trouvé les deux sœurs de Lazare, Marie et Marthe, que j’ai écoutées dans leurs paroles et leurs gestes, leurs silences et leur proximité avec Jésus. Celui-ci entonna un jour chez elles une réponse que les femmes de tous les siècles eurent souvent des difficultés à entendre. Lisant l’Évangile de Jean, je fus invitée par Luc et Paul, lesquels me donnèrent des clefs de compréhension quant à l’appel à vivre la Résurrection. Telle est l’icône de l’Anastasis écrite sur la première de couverture du livre."
Marie Vidal
Deux séries de dix mouvements, chacune commençant par la lecture de l’Évangile et finissant sur une notion de temps suspendu. Il convient en effet de souligner la particularité de cette fratrie de Lazare, Marie et Marthe ; elle n’est située ni par une ascendance, ni par une descendance, ce qui est rare dans la Bible et dans les Évangiles.
La première série introduit dans des recherches longues alors que la deuxième présente des personnages ou des lieux de façon brève. Après certains mouvements, des versets de Psaumes invitent à la mémorisation de chants où l’Éternel est nommé Secours. Ces chants furent autant d’appuis pour les générations. Le Secours en vis-à-vis, Paul le donne dans l’Esprit Saint, et une vitalité intime existe entre Lazare et l’Esprit Saint.
Extrait
"Le Lazare de l’exemplaire lucanien est un témoin discret. Il est réservé afin de ne pas suspendre la conversion de ceux et celles qui vivent sur la terre : qu’ils se convertissent sans attendre, ici et maintenant ! Il est vu de loin par ceux qui sont à la torture et tous les lecteurs de l’Évangile le voient consolé dans « leur » monde à venir. Oui, consolé parce qu’Abraham l’a inclus en ses « nous » et « vers nous ».
Le Lazare johannique est vraiment ressuscité. Mais à la suite de l’exemplaire donné, il reste discret. Il obéit à l’impératif qu’une expérience plénière ne peut être transmise à l’avance sans abîmer le projet de Dieu. Il est pourtant en dehors du tombeau. Il est étonné et il étonne. Mais il ne peut obstruer l’étonnement intime et particulier réservé à chaque personne dont le parcours n’est pas encore terminé."
Un ressuscité nommé Lazare, Marie Vidal, Editions Cosmogone, novembre 2013, 17,60 €.