Pourquoi j’ai écrit ce livre ?
Quelle vie intérieure quand on part loin, longtemps, en équipage ? En quoi peut-elle servir la mission ? Ces questions ont rencontré l’affirmation du Général Lecointre : « Il faut écrire. Il n’y a pas d’autre chemin que l’écriture pour structurer ses réflexions, forger ses convictions, et mettre de la cohérence dans sa pensée d’action ». L’écriture éveille la conscience ; et le métier des armes ne peut être exercé sans conscience. Découpé en neuf chapitres, chacun consacré à un lieu emblématique des côtes de la presqu’île de Crozon, l’ouvrage interroge ce théâtre intime du littoral breton. Dix auteurs livrent essais et nouvelles dans lesquels s’expriment la beauté des ruines, le temps, la permanence, la question du seuil et des limites : les mouvements de leur vie intérieure.
Un extrait du livre :
[…] Lorsqu’il part loin, longtemps et en équipage, le marin sait qu’il lui faudra une vie intérieure riche et féconde pour pouvoir tenir et remplir au mieux la mission qui lui est confiée. C’est alors que ce regard, jusqu’à présent tourné vers le monde, se met à travailler la lumière intérieure. Pour surmonter les difficultés liées à l’éloignement, c’est en lui-même que le marin devra trouver les ressources qui lui seront nécessaires. Vient alors le temps de puiser dans ses acquis culturels et spirituels. L’esprit, insensiblement, se souvient de sa lumière. Il creuse, et tout en creusant reviennent en mémoire des textes, des mots, des rencontres et des lieux. On se récite un poème en passerelle pendant un quart de nuit, on écrit quelques phrases sur un journal de bord, on murmure les paroles d’un chant de marin, on s’ouvre aux autres et l’on ose poser les grandes questions. […]