Le mot de l’auteur :
J’ai voulu dans ce recueil rendre hommage à cette grâce salvatrice du nom. Un nom qui serait toujours nomade par définition, en exil de toute complétude mais qui donne ainsi toute sa place à l’altérité. Ainsi dans cette lumière du verbe peut s’esquisser la vertu d’un don et d’une ouverture à l’Autre. Car si la langue est un mirage, tournant autour de l’inaccessible, pour écrire quelques paroles de sable et de vent, elle trace ainsi, en son intensité furtive, les contours d’un manque qui donne forme au désir. Le langage devient alors notre seul guide pour éclairer ce qui nous déchire et nous éblouit : pétales, ailes, tendresse, séparation, perte, quelques insigne de beauté au sein de la douleur pour que s’opère une possible métamorphose.
Extrait :
« Beauté fulgurant l’existence,
Chaque moment est extase de finitude.
Du manque à vivre,
Au reste à dire.
L’univers est cette langue oubliée,
Oraison de nos voix brèves,
Adossées à l’impossible.
Mots à la racine fragile,
Soleils nocturnes de l’illimité,
Sur la pierre du temps,
Je m’étoffe en vous,
Semeurs infatigables. »
Éditions Unicité, 2019
Véronique Saint-Aubin Elfakir est Philosophe de formation et docteur en littérature comparée, enseignante à Brest, poète et essayiste. Un premier recueil publié chez L’Harmattan intitulé Dire cela dans la collection Poète des cinq continents et un essai sur la poésie intitulé Le ravissement de la langue : la question du poète.
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