Nicolle Carré : Préparer sa mort

5 / 05 / 2013

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Pourquoi j’ai écrit ce livre

Je ne pouvais garder pour moi ce que j’ai vécu durant ces mois de maladie et, en particulier les semaines, les jours, au bord de ma propre mort. Qui pourra dire à tous ceux qui en ont peur, qui cherchent des repères, ce mystère ? Qui les accompagnera ? J’ai cherché en vain, quand j’y ai abordé, une aide pour la traversée. Les livres ne me donnaient que méthodes et mots et le monde des discours. Ils parlaient de l’extérieur. Comme un premier de cordée, je livre à tous, malades et bien-portants, mon témoignage : vous pouvez prendre cette voie. En m’abandonnant au mystère, j’ai trouvé la vie. C’est possible.

Nicolle Carré


En résuménicolle carre

Préparer sa mort : un hymne à la vie et un véritable appel à la vie qui nous touche tous, croyants en Dieu ou non, malades mais aussi amis, familles, soignants. Ce livre nous propose d’aborder la question de la mort avec un autre regard, empreint de vie, d’amour, d’espérance et de confiance.

Ce livre fait entendre une parole rare : celle d’une femme qui a côtoyé la mort. Atteinte d’une leucémie, victime d’une rechute, elle réunit ses proches pour un banquet, reçoit le sacrement des malades, part pour l’hôpital... Au cœur de ses nuits, au bord de l’asphyxie, elle découvre à nouveau la vie et la reçoit comme un fabuleux cadeau, une grâce.

Débordant d’une joie grave, sortie grandie de l’épreuve, Nicolle Carré est aujourd’hui toujours bien vivante, douze ans après avoir entendu le pronostic fatal des médecins : « J’apprends à vivre en apprenant à mourir. J’apprends à mourir en apprenant à vivre. Je pressens que l’inconnu de la mort est l’inconnu du don. Ma peur de la mort s’apaise lorsque j’entre dans ce mystère du don. La vie est assez large pour tout contenir, même la mort. »


Extrait

« Vivre ce n’est pas tout vouloir, tout pouvoir, vivre c’est essentiellement recevoir….

D’avoir approché ma mort longuement, profondément, j’ai appris que chaque instant est une naissance, que chaque instant est nouveau. Peut-être est-ce cela qui me rend la vie si belle ? Je crois que la vie est assez grande pour pouvoir tout contenir, même la mort. J’accepte de mourir… Accepter de mourir c’est accepter de quitter ce "je" limité et ses représentations qui paralysent et rétrécissent. Quitter ce "je" limité c’est accepter la Joie, accepter d’éclater de joie, ne plus rien tenir, ni savoir de soi-même…. Je n’ai rien à donner que ma joie, comme une pauvreté au milieu de tous. C’est une joie qui ne détient rien.

Mourir c’est, avant tout, mourir à soi-même et au monde que l’on a bâti de son imagination. C’est accueillir ce qui est, être là où on est, pleinement présent, sans chercher d’autre place. C’est être présent au monde qui vient et faire confiance. La question d’accepter ne se pose même plus. Est-ce moi qui accepte ? La question ne se pose pas. Un autre, qui vit en moi, le sait. Je renonce à me juger. Il n’y a rien d’autre que ce qui est. Lorsqu’il n’y a plus de calcul, plus de mesure, il n’y a plus de comparaison. L’éternité est alors dans le temps, quelles que soient les vicissitudes de ce temps. Accepter de mourir c’est déjà voir à travers un voile….

Maintenant, je sais que dans ma peur de la mort il y a une peur de la vie, une peur de la vie en plénitude... Nous voulons tout prévoir, tout assurer. La vie ne le peut pas. Elle est imprévu, spontanéité, ne rien tenir, ouverture, générosité … Nous le savons au fond de nous-mêmes, vivre pleinement est acte divin. Est-ce cela qui nous fait peur?"

Préparer sa mort, un hymne à la vie, Nicolle Carré, Ed de l'Atelier, mars 2013, 148 p., 15 €.

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